Organisations environnementales et de santé, associations de consommateurs et de patients, consommateurs… tout ce beau monde est unanime : il est urgent de transformer notre système alimentaire pour tendre vers une alimentation plus saine, plus durable. Comment ? En mettant en place de véritables politiques incitatives, qui poussent dans ce sens, et qui facilitent l’accès à toutes et à tous à ce type d’alimentation.
L’alimentation, un facteur majeur d’érosion de la biodiversité et de pollution
24 %, c’est le taux d’émissions de gaz à effet de serre dont est responsable notre alimentation. De plus, il s’agit d’un facteur central d’érosion de la biodiversité et de pollution, à la fois de l’air et de l’eau, mettant la santé des consommateurs en péril. Il est désormais établi qu’une alimentation peu équilibrée et les aliments ultras transformés sont malsains. En effet, l’excès en aliments riches en acides gras saturés, en sucres ajoutés et en sel est l’une des causes principales des maladies chroniques, notamment le diabète de type 2, l’obésité, voire certains cancers. Pour ne rien arranger, nous sommes régulièrement exposés à des additifs pour le moins controversés, à des résidus de pesticides et à des perturbateurs endocriniens, qui constituent autant de risques supplémentaires pour notre santé.
La situation est, de l’avis de beaucoup, inacceptable ! D’autant plus que les ménages modestes sont les plus touchés par les maladies chroniques, ce qui établit une corrélation directe entre le peu de moyens et la « malbouffe ». Principal marqueur de ces inégalités : la consommation de fruits et légumes le démontre clairement, les ménages modestes en consommant 20 % de moins que les plus aisés.
Davantage de mesures sont nécessaires
Le constat est alarmant, vous en conviendrez. D’où l’urgence pour les pouvoirs publics de prendre des mesures supplémentaires pour favoriser l’accès à une alimentation saine et durable, une idée défendue par Stéphane Layani. Cela passe également par l’éducation à l’école, car l’arme législative seule ne suffit pas.
Comment faut-il s’y prendre ? La réponse à cette question a déjà été donnée par les scientifiques et les professionnels de santé, qui ont clairement défini les objectifs prioritaires, à savoir la promotion de la consommation de fruits et légumes, de légumes secs et de céréales complètes. En même temps, il faut réduire la consommation des produits ultra transformés, trop riches en sel, sucres et matières grasses, mais aussi celle des produits d’origine animale. Il est encore plus important d’interdire l’usage des additifs tels que les additifs à base de nitrites et nitrates.
Ces objectifs ne pourraient être atteints sont une refonte des modes d’action de l’Etat, l’idée étant de rompre avec l’inefficacité flagrante de sa politique alimentaire. Cela passe par un changement de paradigme, en mettant fin à la politique qui consiste à prendre appui sur la responsabilité individuelle et les engagements volontaires des entreprises. A la place, il faut davantage se focaliser sur le consommateur, en l’informant correctement, car c’est sur ses épaules que repose la transition alimentaire.